I.37 – Yoga dans l’Himalaya – L’expérience de la conscience

08/06/2018

L'Himalaya est un lieu de conjonction spirituelle, empreint de vibrations et d'énergies karmiques favorables. C'est une immersion au cœur de la nature dans une méditation en mouvement au cœur de l'être. La recherche du sens y est une expérience du monde à travers la conscience de soi et une expérience de soi à travers la conscience du monde.

A 177 kilomètres de Rishikesh, à une altitude de 3048 mètres, est érigé le temple de Kartik Swami. Selon la mythologie, Shiva et son épouse Parvati voulurent marier l'un de leurs fils - lui donner le pouvoir de se manifester par sa Shakti (énergie, activité) -. Ils défièrent Ganesh (le dieu hindou à tête d'éléphant) et son frère Skanda, également appelé Kartikeya (« le fils des pléiades »), afin de déterminer lequel serait le plus rapide à faire le tour de l'univers, « soit d'embrasser la totalité des manifestations terrestres et de les dominer[i] ». Au lieu de s'élancer comme son frère, Ganesh fit le tour de ses parents en clamant : « Mes parents sont la Totalité du monde. En eux se trouve l'Univers entier. Je n'ai pas besoin d'aller plus loin[ii] ». Fâché d'avoir perdu, Kartikeya se sacrifia en ce point précis du globe. Il donna sa chair à sa mère et ses os à son père qui reposeraient toujours dans le temple éponyme.

On accède au temple par un trek de trois kilomètres. La marche invite à se connecter au souffle, à se laisser bercer par les chants de la nature, à respirer la vie. Les arbres invitent à étreindre leurs troncs, par empathie pour les tourments reflétés dans leurs courbes tortueuses, mais aussi pour la félicité à germer et grandir sur ce chemin de pèlerinage.

Les racines façonnent le sol. Elles nous incitent à nous ancrer dans les profondeurs de la terre tandis que les branches nous entraînent à étendre nos ailes jusqu'à toucher le ciel de leur feuillage. Le réseau fractal racinaire semble s'étendre jusqu'au sommet, comme si haut et bas étaient inversés, comme un fleuve qui remonte « le courant de la source de la vie », pour entreprendre « une remontée lucide de la matière vers l'esprit » dans une expansion joyeuse jusqu'aux « racines de l'être[iii] ».

Chaque arbre, chaque branche, chaque racine, de par sa forme biscornue, aléatoire, unique, inscrit un tracé dans le champ du possible : le dessin de la vie humaine dans le dessein de l'existence, infinie dans ses formes, illimitée dans ses expériences. L'exploration hardie et joyeuse de la multitude des chemins incite à faire corps avec le réel, à s'unir avec le tout, dans la prise de conscience sensible de l'êtreté des choses, dans un jaillissement dévotionnel qui est une ode à la création. Le divin invite à « embrasser l'univers », tel Ganesh à reconnaître sa parenté dans le déploiement de la manifestation, tel Kartikeya à accompagner son extension en pleine conscience.

La dernière partie du chemin s'accomplit par une série de marches dont chaque pas rapproche du pinacle. Au sommet, la vue est un embrasement. La puissance de la chaîne himalayenne jaillit dans toute sa majesté. Son relief est couronnant. Halo d'un blanc étincelant, le diadème des montagnes flotte au-dessus du monde. La ligne d'horizon forme comme une tiare nimbée qui ceindrait la tête d'un géant, d'un dieu aux proportions démesurées dont les limites recouvriraient le plan du lointain.

Le temple est modeste, quatre murs jaunes qui se détachent sur un ciel d'un bleu azur, ceints en façade de pans de cloches enroulées de bandeaux de tissus éclatants. Leurs sons teintent l'espace de leurs timbres. Le sommet se prolonge vers un second point par un chemin de crête qui longe le vide. Une légère sensation de vertige aiguise les sens, accentue la conscience du moment présent, entraîne au repli vers l'immensité indifférencié du Soi au centre de l'immensité différenciée de la chaîne himalayenne.

Assis là en tailleur, en chantant le gayatri mantra, le corps dans le parfait prolongement de la montagne, dans la parfaite extension du ciel, les yeux fermés, le regard intérieur fixé sur le drishti entre les deux yeux[iv], la géométrie de ma posture s'enchâsse dans la géométrie de l'univers. Dans cette obscurité intérieure, le point de fixation de ma concentration où la direction de mes yeux se croise, devient un centre lumineux à partir duquel se propagent des rayons lumineux dans toutes les directions. Leurs tracés dessinent une structure, dévoile le corps du monde dans une révélation géométrique. Ces racines lumineuses s'étirent trois milles mètres en-dessous. J'ai l'impression de faire corps avec la montagne. Des branches lumineuses s'étirent vers pour embrasser le ciel. J'ai la sensation comme d'être superposé, projeté sur la ligne d'horizon où ma perception se fond dans la topologie de la manifestation. Ma conscience décrit une trajectoire en extension qui découvre les formes du monde à mesure qu'elle en délimite les contours. Ce tracé perceptuel, périphérique aux objets des sens, fait écho au parcours symbolique de Karttikeya autour de l'univers.


Ce parcours a un point de départ, comme les rayons lumineux qui dessinent la géométrie du monde à partir du drishti. Ce point d'origine est significatif d'un fait, le symbolisme en Inde ancre physiquement le divin dans la réalité. Le divin s'inscrit dans l'univers manifesté : par la chaîne du mythe dans les temples ; par les vibrations spirituelles des prières des ascètes de l'Himalaya ; par l'énergie de la dévotion transmises de maîtres à disciples.

Le premier maillon de cette chaîne spirituelle où le Soi rayonne dans l'espace du cœur, de cette chaîne symbolique où le signifié connecte le signifiant, où « commencent l'espace, le temps et toutes les formes de la manifestation » -incluant le réel physique et la représentation mentale - est le point bindu, « et c'est dans ce point qu'elles sont finalement résorbées DAN-525 ». Kartikeya commence son tour de l'univers à partir d'un point qui s'étend en une ligne circulaire continue. « Le cercle est le symbole de tout ce qui revient à son point de départ, de tous les cycles, et tous les rythmes qui rendent possible l'existence. Le mouvement circulaire est la caractéristique de la tendance orbitante (rajas) qui est la nature du monde perceptible DAN-527 ».

Quel est le point de (co)naissance d'une pensée ? A partir de quel moment un contenu psycho-mental (image, pensée, émotion, sentiment) accède-t-il à la conscience : dès lors qu'il apparaît dans le mental où lorsqu'il commence à se mouvoir ? « Lorsqu'un stade non manifesté d'existence commence à se manifester, sa manifestation doit commencer quelque part en un point de l'espace, en un point du temps. Il doit exister un moment où il n'a pas encore d'extension et où pourtant il a commencé d'avoir une localisation DAN-525 ».

Une pensée est toujours en mouvement. Cette fluctuation est à l'origine du mécanisme d'identification. La question n'est pas de savoir à partir de quel moment un contenu mental devient synonyme de conscience - sujet propre aux neurosciences -, mais quel est le « point de départ » de l'identification à nos pensées ? Ce point bindu est le cogito de Descartes, « Je pense, donc je suis », constitutif de la confusion entre l'activité mentale de la représentation et la conscience de cette représentation.

Par la méditation, nous pouvons faire l'expérience du fait que la conscience est indépendante de l'activité représentationnelle. Observer nos pensées les ralentis, épuise leur cinétique, jusqu'à faire cesser les fluctuations du mental, le rendre immobile et silencieux. Le retour à l'état d'observateur, de simple témoin sans jugement, déconnecte l'intellection (« je pense ») de l'identification à son objet et rétablit l'(a)perception distanciée de la conscience (« je suis ») à la représentation mentale.

Dans l'appareil psychique humain, « l'instrument interne,antahkarana GHUET » - composé du mental manas, de l'intellect buddhi, du moi ahamkara (filtre perceptuel qui nous fait voir « ce que nous voulons voir ») - la conscience (citta) est le point bindu à partir duquel l'identification à l'objet du moi prend naissance. C'est la limite avec le non-manifesté dont le caractère immuable est la qualité de la conscience universelle (cit). La méditation permet de corriger notre perspective faussée, de rétablir la (prise de) conscience de « ce qui rend possible » la pensée représentée, le véritable ordre duquel la pensée procède : « Je suis [conscient], donc je pense [représente] ».

Méditer, c'est (re)découvrir le Soi comme « l'unité indivisible de l'Existence, la Conscience [universelle cit] et l'Éternité », Taittiriya Upanishad DAN-47. Projeter mentalement la conscience perceptuelle (citta) sur un objet (un support) de pensée et s'y déployer dans l'extension de sa représentation pour y atteindre la concentration méditative est paradoxal. La conscience universelle est indicible, non représentable. Comment le fait de s'attacher à un scénario mental peut-il (a)mener à l'état de non-pensée dans lequel la conscience est détachée de tout support représentationnel ? Méditer, c'est se détacher de la pensée, c'est dénouer temporairement le lien qui subordonne la conscience à l'identification aux objets mentaux, grâce à l'observation du moment présent, ici et maintenant.

C'est entrer profondément dans un espace sans profondeur, s'expandre dans un temps sans dimension. La prise de conscience de la profondeur de cette intériorité se révèle à mesure de l'éloignement au moi et éclaire la véritable nature de la conscience. « Le Moi n'est qu'un nœud temporaire (...) où sont liées différentes facultés universelles. C'est un centre particulier formé en un point du Soi indéfini par la conjonction de divers courants (...). Le Soi peut exister indépendamment de toute notion particularisée, sans pensée. Il n'en est pas de même du Moi, centre de la vibration qui est la pensée DAN-45 ».

Une pensée est toujours en extension. Son mouvement vibratoire nous attire dans le passé, nous projette dans le futur. Observer l'instant présent permet de (re)centrer l'attention sur le silence intérieur qui révèle la présence du Soi immuable et immanente, hors de toute représentation.

A 22 kilomètres de Rishikesh, Vasishta Guha[v], « la grotte de Vasishta » doit son nom au sage qui y fit pénitence - Vasishtasana est une asana qui « contribue à développer une vision claire et précise des choses[vi] » -. L'endroit est situé au bord du Gange, en contrebas de la route. Le chemin est facile d'accès. A mesure que l'on descend, les bruits de la circulation s'estompent. Quelques maisons entourent la grotte. Les hindous viennent y faire dévotion. Le site est moins fréquenté que d'autres (hauts) lieux de culte dans l'Himalaya. Le rituel est toutefois toujours le même. Avant d'entrer dans le sanctuaire, on fait carillonner des cloches pour (symboliquement) informer la divinité, instiller un auspice favorable et aider à la concentration[vii].

La grotte, le terme est inapproprié tant elle est peu profonde - bien que supposée courir sous plusieurs kilomètres[viii] - est composée d'une première alcôve, comme un sas de décompression dans lequel l'éclat du jour faiblit. Il débouche sur un abysse de silence et d'obscurité. Privés de repère, nos bras tâtonnent dans l'abîme du silence à la recherche des parois, nos yeux tentent de se raccrocher à la moindre aspérité sonore.

J'inspire et un espace sans limite m'envahit. J'expire et un silence sans fond me remplit. L'intérieur n'est pas vide, une présence y réside. Je ne sais dire si cette impression fait référence à la grotte où à ma propre intériorité... Cette présence occupe tout l'espace, elle est l'espace et plus encore, une vacuité sans forme, pur éther védique dans lequel elle réside immuable. Le silence emplit la totalité de l'instant présent, il est l'ici et maintenant et plus encore, un temps sans durée, sans extension, sans commencement ni fin.

Le chant des mantras en célèbre le règne comme le son des cloches salue la divinité. « Le creux de la cloche représente Ananta, le vide à partir duquel tous les phénomènes se produisent (...) le battant représente la forme ». Le son prendre forme par la modulation de l'air, comme la pensée par la modulation du « champ mental ». Quand nous comprenons que, « comme tous les phénomènes, [le son de la pensée] se pose, rayonne de suite, puis se dissout de nouveau dans le vide [du mental] [ix] », nous cessons de nous identifier à nos représentations, de nous faire l'écho temporaire de notre contenu phénoménologique.

La grotte est une cloche de roche qui emprisonne une vacuité au-delà de la nature physique. Ici, le son de notre silence intérieur s'expand dans la présence. Y chanter des mantras, c'est être le battant de cette présence, mais c'est véritablement dans le silence de la méditation que le lieu révèle sa pleine dimension. « La vibration de base du silence est la matrice de toutes les paroles, le silence de base du mental représente la matrice de toutes les expériences spirituelles possibles PV ». La présence qui emplit l'espace de l'ici et maintenant n'est autre que « l'écho spirituel » de cette présence tapie en chacun de nous, révélée à sa propre perspective au cœur du silence de la conscience.

Cette vibration n'est pas matérielle, elle ne peut donc jamais prendre fin. Ainsi Vashista Guha est-elle emplit du rayonnement spirituel de l'être profond de tous les sages hindous de l'Himalaya dont la conscience (cit) y résonne en permanence, immuable et infrangible dans le silence et l'obscurité.

Au sortir de la grotte, lorsque la conscience (ré)investit la forme du sensible, la sensation est étrange, presque irréelle. « Revenir au monde » me donne l'impression d'un repeuplement, tel le reflux des vagues sur la plage. Le temps se meut en marche-arrière, les pièces de la réalité se remettent en place à la manière d'un puzzle. Les éléments (re)déploient le monde : le feu se change en rayons, l'eau prend la forme d'un ruban vert émeraude, la terre devient crête, l'espace devient creux, l'éther se condense et dans l'espace de mon mental apparaît une vallée ensoleillée et baignée de chaleur, entourée par les montagnes de l'Himalaya, au pied de laquelle coule le Gange.


A mesure que la conscience (citta) s'associe à la représentation son unité se morcelle. Cette fragmentation du « champ mental » de la conscience est créatrice des objets. En passant du mode unitaire au mode sensoriel, la réalité perceptuelle prend forme. En recouvrant la forme du représenté par son extension, la conscience s'identifie à son contenu représentationnel. L'identification (dé)limite la conscience, la limite par l'imitation.

Hors de la représentation, la conscience (cit) - infrangible par essence - est contenant et contenu. Le mythe de Kartikeya est une allégorie de la dualité où comment la conscience universelle se différencie (citta). Sur le plan du macrocosme de l'univers, la dualité oppose le manifesté du non-manifesté, la nature de l'immanence. Sur le plan du microcosme de l'être humain, elle distingue la conscience pure (cit) de la pensée par représentation (citta). « Le corps est une fenêtre vide, ouverte vers l'Absolu. Par la méditation et le silence, nous pouvons nous sentir "un" avec le tout YDS ».

Au sortir de la grotte, j'ai envie d'aller marcher sur la plage. Nous aimons tous marcher sur le sable, sentir sa chaleur sous la plante de nos pieds et l'eau qui nous rafraîchit. Mais l'endroit est parsemé de rochers et de galets. La sensation est moins agréable. Aucun galet n'a la même taille ni les mêmes proportions. Lorsqu'elle est uniquement faite de sable, on emploie le mot « plage » par substitution. A l'opposé, nous parlerons d'une « plage de galets » lorsque le nombre l'emporte. Prendre la partie pour le tout - en rhétorique, une synecdoque[x] - est une question de point de vue. Dès lors qu'une chose est en-deçà du seuil du dénombrement (inaccessible à la perception), nous perdons de vue son caractère composite. La vision d'une fourmi se rapproche de la vue que nous offre une étendue de galets, dont la taille, la forme et la disposition mettent en évidence la fragmentation aléatoire et chaotique de l'espace.

L'état unitaire de la Conscience (cit) s'entend en ce sens non comme une unité mathématique (le nombre un), mais « l'union » hors de toute possibilité de dénombrement - il y a autant de purusha que d'êtres humains vivants ou ayant vécus -.Le terme unitaire signifie que la perception du tout subsume la discrimination du multiple. « Le Soi est la somme de tous les dieux. Tous les dieux sont le Soi et tout est dans le Soi (Manu smriti) DAN-43 ». Sous cette perspective, « l'état unitaire de la conscience en-Soi » est l'état d'union à l'essence lorsque, dégagé de l'identification, non fragmenté par les objets des sens et non (dé)limité par la représentation, le champ mental devient transparent (épuré) et reflète la conscience pure, universelle.

Vainqueur du défi de Shiva, Ganesh épouse Siddhi (le succès, la réussite), Buddhi (l'intelligence, la sagesse) et Riddhî (la richesse). Ganesh devient ainsi le symbole de la réussite par l'action intelligente. Ganesh, c'est celui qui lève les obstacles. Le « pouvoir de la manifestation », c'est « l'instrument de l'action auquel on fait appel pour les commencements de toute sorte YH-GAN », la motivation, l'énergie de la détermination qui est le moteur de la réalisation par l'effort - la réussite ne se départage pas de la pratique persévérante -.

Les obstacles à l'action sont l'idée que nous nous en faisons, l'idée que nous avons de nos capacités et surtout la pensée de ses fruits. S'observer permet de saisir, par-delà la peur, le désir et l'attachement, la véritable « vision des essences ». L'observation discrimine la nature des choses en dissipant le faux. Observer nos pensées permet de comprendre, par le simple retour sur soi, que nous ne sommes pas nos pensées.

L'observation permet l'(a)perception de la présence du Soi dans le silence de la conscience. Être pleinement présent dans l'ici et maintenant, s'ouvrir à l'observation de soi dans l'instant, être présent à la présence à Soi, n'est pas seulement réservé à la méditation. « Le flux est un état d'esprit et tourne autour de la concentration, qui peut être atteinte à tout moment en accomplissant n'importe quelle tâche et en se concentrant[xi] ». La présence à Soi est une posture de vie qui ancre nos actions sur l'axe de notre observation intérieure.


A une dizaine de kilomètres de Rishikesh, coule la cascade de Neer Garh. Son accès emprunte un chemin de forêt à flanc de montagne. Le site n'a rien d'extraordinaire comparé à Kartik Swami. Ce n'est ni par la ballade, ni par la vue, ni par la baignade que le site se démarque, mais par l'opportunité qu'il nous offre de nous observer en pleine conscience.

Chaque pas effectué ici, chaque appui sur le sol, chaque inspire à l'enjambée, chaque expire à l'extension, canalise l'attention, ancre dans la pleine observation de tout notre être. Accompli avec conscience, chaque pas rend humble face à la montagne, chaque pas est une marque d'affection, un geste d'amour à la montagne, un acte de dévotion fait au divin. Dans la pleine conscience de la marche, dans l'observation calme et sereine de soi, au sein d'une méditation en mouvement au cœur de l'être, prend forme la sensation d'être à la fois présent sur la montagne et de sentir la présence de la montagne en soi (dans la conscience d'être présent sur la montagne).

Cette imbrication de la présence dans la présence (pressentie chronologiquement avant Kartik Swami et Vashista Guha) - qui exprime le symbolisme de Ganesh enlaçant ses parents d'une inconditionnelle dévotion, embrassant l'univers d'un amour sans limite, sans extension, mouvement ou projection - est la saisie plénière de la connaissance de l'être : par l'expérience du monde à travers la conscience de soi et l'expérience de soi à travers la conscience du monde.

Cet enchâssement de la conscience rend la vision limpide comme l'eau d'une cascade. L'intrication du connaissant au connu sourde de l'intuition que le Soi n'est pas uniquement pure conscience mais également pure connaissance, conscience translucide. « L'immensité peut être décrite comme le continu Espace-Temps-Conscience dans lequel sont unies l'Existence, source de la forme spatiale, la Conscience ou Connaissance, base de la pensée, et la durée sans limite ou Éternité, base de l'expérience DAN-47 ».

Namasté



Références

DAN : Mythes et Dieux de l'Inde, le polythéisme hindou, Daniélou

YH-GAN : Ganesh, le Dieu à tête d'éléphant, yoga Horizon https://www.yoga-horizon.fr/7227-2/ 

YDS : https://jacquesvigne.com/JV/traductions2009/Yoga-du-silence.pdf  


[i] Pour la description complète du symbolisme de Ganesh : www.yoga-horizon.fr/7227-2/ 

[ii] https://indianred.pagesperso-orange.fr/ganesh.htm 

[iii] www.arbre-interieur.com/fr/l-arbre-et-le-yoga.php 

[iv] https://yoga-ashtanga.net/la-position-du-regard-dans-les-postures-de-yoga-drishti/ 

[v] https://www.youtube.com/watch?v=s_ljW1U8OUE pour une description complète https://shravanam.blogspot.fr/2010/01/vasishta-guha-heaven-on-earth.html 

[vi] www.yogamrita.com/blog/2012/08/21/vasisthasana-la-posture-du-sage-vasistha/ 

[vii] https://www.malbar.fr/Pourquoi-sonner-la-cloche-dans-un-temple_a708.html 

[viii] https://shravanam.blogspot.fr/2010/01/vasishta-guha-heaven-on-earth.html 

[ix] https://www.malbar.fr/QU-EST-CE-QUE-REPRESENTE-LA-GHANTA-CLOCHE_a198.html 

[x] www.espacefrancais.com/les-figures-de-style/#Les-figures-de-la-substitution 

[xi] Maty Ezraty www.graceguru.net/inspiring-maty-ezraty-reveals-her-latters-approach-to-ashtanga/